L’écholocalisation ou comment voir avec les oreilles ?

écholocalisation

Voici encore un concept qui a stimulé notre créativité : l’écholocalisation (ou écholocation). Vous allez voir, c’est vraiment passionnant.

Commençons par la courte définition proposée par Wikipédia : « l’écholocalisation consiste à envoyer des sons et à écouter leur écho pour localiser et dans une moindre mesure d’identifier les éléments désirés. » Connaissez-vous le fonctionnement d’un sonar ? C’est l’appareil qui va permettre à un bateau de pêche de localiser les bancs de poisson notamment, comme illustré ci-dessous :

Un sonar
Un sonar

Plusieurs animaux sont également capables de s’écholocaliser. La chauve-souris par exemple peut continuer de se déplacer et d’éviter des obstacles, même quand elle est éblouie ! Et bien saviez-vous que certains aveugles sont également dotés de ce talent ?

C’est la technique de l’écholocalisation humaine. En émettant des sons en continue (avec une canne, en tapant du pied ou en faisant des clics avec leur bouche), les non-voyants dotés de cette capacité peuvent se déplacer dans leur environnement tout en évitant les obstacles. Une fois filtré par la personne, l’écho des sons émis est renvoyé au cerveau qui va interpréter les impulsions reçues pour donner la distance des objets, mais aussi leurs formes.

Aux États-Unis, c’est l’association à but non-lucratif World Access For The Blind qui enseigne cette méthode. Voici une vidéo présentant son fondateur et premier formateur : Daniel Kish.

Regardez, c’est TRÈS impressionnant :

Récemment, il a même donné une conférence TED non moins bluffante :

Pour vous mettre une dernière claque, j’aimerais vous parler de Ben Underwood, malheureusement décédé en 2009. Ce jeune surdoué de l’écholocation maitrisait tellement cette technique qu’il pouvait faire du vélo, du roller… et même jouer au basket ! Jugez plutôt :

Regardez à nouveau à partir de 1:05 mn : la représentation « visuelle » de l’environnement est très bien suggérée.

C’est en quelque sorte « l’image » que se fait le cerveau pendant une fraction de seconde, à chaque impulsion reçue correspondant à un retour d’écho. Notre expert, Alexandre Rocca, nous rappelle que ce principe est un élément très important dans la vie de tous les jours, y compris pour les personnes valides. En effet, l’acoustique d’un lieu génère une réverbe qui se décompose en 2 parties :

  1. La première partie, appelée « early reflexion », est composée du premier echo d’un son contre chaque parois (mur, plafond, sol) et aide énormément le cerveau à localiser une source sonore dans l’espace.
  2. La deuxième partie, est composé de toutes les réflexions suivantes qui se mélangent de manière complexe. Elle donne l’information sur la typologie de l’espace dans lequel se trouve l’auditeur : la résonance n’est pas la même dans sa salle de bain ou dans l’église de son quartier !

Le concept d’écholocation nous a beaucoup inspiré dans la conception d’A Blind Legend.

Et vous, qu’en pensez-vous ?

BONUS : Tommy Carroll, le skateboarder aveugle. Ou comment se prendre une bonne leçon de vie. (Merci Jérôme)