Création de 3 films pédagogiques : le témoignage du CN2R

Nous avons en fin d’année dernière travaillé avec le CN2R (Centre National de Ressources et de Résilience) sur une série de trois films d’animation pédagogiques sur le délicat sujet des troubles de stress post-traumatique (TSPT). Retour d’expérience sous forme d’interview sur la collaboration avec leur super équipe : Nathalie et Christophe.

Bonjour, pouvez-vous vous présenter et présenter le CN2R ?

Le CN2R est un groupement d’intérêt public dont le rôle est d’améliorer les connaissances sur le sujet du psychotraumatisme et de sensibiliser, à ce sujet, un public aussi large que possible, notamment en âge.

Nathalie : je suis responsable communication du CN2R, également en charge du déploiement national du programme de prévention du suicide « Papagéno »

Christophe : je suis psychiatre et responsable du pôle Escript (ressources numériques) au sein du CN2R

Quel était l’objectif de départ de ces films ? Pourquoi avoir choisi de traiter ce sujet par le biais de films d’animation plutôt que par des médias plus traditionnels (vidéos, site web…) ?

Nathalie : ces films pédagogiques sont intégrés dans un ensemble d’outils (site web, rédactionnel, réseaux sociaux…) qui permettent de faire passer nos messages de santé publique sur le psychotraumatisme au plus grand nombre. L’objectif est d’être le plus large possible (multi canal, multi âge) afin d’augmenter la connaissance de ces troubles et de montrer qu’il est possible de les soigner.

Christophe : nous souhaitions apporter de la fraîcheur par rapport à ce qu’il se fait habituellement pour évoquer ces sujets qui sont souvent traités soit sous l’aspect clinique, soit sous forme de reportages. Nous voulions sortir de ces représentations classiques. Le film d’animation permet d’avoir un rendu plus attirant, plus captivant et d’éveiller la curiosité sur le sujet. Une fois l’audience captivée, c’est plus facile ensuite de l’orienter vers des ressources plus pointues.

Comment avez-vous connu DOWiNO et pourquoi nous avez-vous choisis pour la réalisation des trois films pédagogiques sur le TSPT ?

Nathalie : nous ne connaissions pas DOWiNO et nous avons fait un appel d’offres ouvert, ce qui nous a permis d’avoir plusieurs propositions. Dans les propositions reçues, celle de DOWiNO tranchait radicalement, à la fois graphiquement car nous n’avions pas du tout envisagé ce style graphique, mais également dans la compréhension de notre problématique. On s’est dit ‘ils ont compris’ !

Christophe : les autres propositions étaient en effet beaucoup plus institutionnelles et ‘froides’. DOWiNO a compris ce dont on avait envie à savoir travailler les émotions, sans pour autant tomber dans le ‘pathos’. Graphiquement le travail sur la lumière (Clair-obscur, jeu d’ombres et de lumière…) donne de la force au message et une subtilité essentielle au sujet abordé. On a aussi senti qu’on allait être accompagnés et écoutés pendant la réalisation des films.

Quels ont été les apports principaux de DOWiNO dans la réalisation de ces films ? Comment s’est passée la collaboration avec l’équipe ?

Nathalie : nous avons adoré travailler avec Jérôme qui est sensible et à l’écoute. Il a l’art et la manière de savoir débloquer des situations dans lesquelles nous nous embourbions. Il sait traduire les choses et les mettre en image de manière simple et engageante. On s’est rendu compte à quel point c’est un vrai métier de réaliser un film d’animation pédagogique réussi ! Chaque étape – script, storyboard, illustrations, animation, voix – est importante et doit être réalisée par des professionnels.

Christophe : les enjeux étaient très forts sur ce projet. Qu’il s’agisse d’enjeux institutionnels internes, externes de la part des bénéficiaires, ou encore de complexité d’écriture. Ce n’est pas simple de rédiger un script qui colle aux connaissances scientifiques et cliniques sans forcément rentrer dans des cas concrets d’événements psycho-traumatiques. Il fallait trouver le bon ton pour donner à penser : ça pourrait être moi !

Les vidéos ont été lancées en fin d’année dernière, quels sont les résultats à ce jour ?

Nathalie : les vidéos cumulent environ 15 000 vues au total et génèrent de nouveaux abonnés sur notre page Youtube. Et la plupart des gens regardent la vidéo jusqu’au bout ce qui veut dire que nous avons réussi à bien capter l’attention ! D’autres institutionnels vont relayer les vidéos (Fédération France Victimes, EPSM…) donc on espère augmenter ce score dans les semaines à venir.

Au-delà des chiffres, c’est surtout les retours qui nous touchent particulièrement. Lors d’une intervention dans un collège, une élève a été voir l’infirmière scolaire pour parler de ses problèmes suite à la visualisation des vidéos. Sur les réseaux sociaux une personne nous a dit : « si j’avais vu cette vidéo il y a 20 ans, ma vie aurait été carrément différente, merci ! »

Christophe, vous êtes également auteur et avez récemment écrit un livre intitulé ‘Nos héros sont malades’. Vous êtes également le créateur d’une chaîne Youtube intitulée ‘Psylab’. Pouvez-vous nous en dire plus sur ces deux médias et leur lien avec votre activité de psychiatre ?

Le livre marche assez bien et a un petit succès puisqu’on m’a demandé d’écrire maintenant une BD sur les cellules d’urgence médico psychologiques. A chaque fois qu’il y a une situation sanitaire exceptionnelle, les médias parlent du déclenchement d’une cellule de ce genre mais personne ne sait vraiment ce que c’est. Mais mon rêve serait surtout d’écrire une série !

La chaîne Youtube survit, bien que je n’ai plus beaucoup de temps pour m’en occuper. Je fais tout de même encore 2 vidéos par an et je ne veux pas la fermer car elle reste quand même une référence dans le domaine.

Et la suite ? D’autres films ? Un serious game ?

Nathalie : Nous avons tellement été séduits par l’approche de DOWiNO qu’on a resigné pour deux films pédagogiques supplémentaires ! On souhaite que notre public puisse continuer à suivre l’histoire de Pierre et d’Axel. On espère qu’ils se sont attachés aux personnages et qu’ils ont envie de voir comment se poursuit leur vie.

Christophe : j’ai plein d’idées dans la tête et notamment un serious game sur le sujet serait génial mais la création d’un serious game grand public est très complexe, notamment d’un point de vue financier. Plusieurs initiatives ont déjà été tentées (Bipolife par Ubisoft, projet Sparx en Nouvelle-Zélande ou encore un jeu sur la dépression fait par Zoé Queen) mais il est compliqué de les faire perdurer dans le temps. Et les cliniciens ont encore des réticences à prescrire des jeux vidéo malheureusement… Mais peut-être qu’un jeu narratif simple ou de type Point&Click permettrait de traiter le sujet de façon simple et efficace. Surtout si vous nous faites un prix 😉

Découvrez nos autre films pédagogiques : https://www.dowino.com/realisations/#films