Chez DOWiNO, nous croyons que le jeu peut transformer le monde. Depuis plus de 10 ans, nous concevons des serious games à impact social, avec une conviction forte : le jeu n’est pas qu’un divertissement, c’est un média engagé, capable de sensibiliser, former et faire évoluer les comportements. Dans ce guide nous vous partageons notre méthode pas à pas pour concevoir un serious game.
Que vous soyez formateur, responsable RSE, communicant ou porteur d’un projet pédagogique, ce guide vous aidera à transformer votre idée en un jeu engageant, utile… et marquant.
Un serious game c’est quoi ?
Un serious game, c’est du sérieux !
Naturellement on considère le jeu comme un loisir, mais le serious game en explore une autre dimension. Le jeu sérieux utilise ce que les jeux ont d’engageant, de motivant et d’entrainant pour servir un objectif sérieux comme l’apprentissage, la formation ou la sensibilisation. Le serious game utilise les qualités d’un jeu classique au service d’un propos (pédagogique, engagé, informatif…)
Traditionnellement, les serious games sont majoritairement pensés en digital, prenant la forme de scénarios ludiques pour apprendre, s’entrainer… et se tromper !
Concrètement, on peut retrouver des serious games dans :
- L’apprentissage et la formation en entreprise
- Dans le secteur médical et la santé
- Dans l’éducation et l’enseignement
- La sensibilisation (RSE, Handicap ou solidarité par exemple)
Quelques exemples de serious games
Les premiers serious games nous ont appris à lire, à compter, à faire de la cuisine ou du jardinage (coucou Adibou), mais avec le temps, ils se sont développés et ont de plus en plus poussé la dimension ludique pour toucher de plus en plus de monde, peu importe l’âge !


Dernièrement, « Another Crab’s Treasure », est un jeu-vidéo d’action de type RPG dans lequel on incarne un bernard-l’hermite qui parcourt un océan pollué par les déchets humains.
La sensibilisation est une toile de fond qui imprègne le joueur tout au long de son expérience (un apprentissage beaucoup plus subtile et plus impactant sur le long terme !).
On peut également nommer :
- les Assassins Creed et leur mode discovery avec les monuments historiques recréés ainsi que interview et commentaires d’historiens;
- Beyond Blue, un jeu d’exploration sur la faune et la flore aquatique avec des interviews d’océanologues experts;
- That Dragon, Cancer, un jeu narratif et point’n’click poétique qui raconte le récit de la lutte d’un homme contre le cancer
Créer un serious game, comment et pourquoi ?
Créer un serious game n’est pas “mettre un contenu e-learning dans un jeu” : il s’agit d’une expérience immersive conçue pour toucher, faire réfléchir et provoquer un changement durable, notamment par les émotions que l’on fait ressentir au joueur et par sa position active à manipuler le jeu.
L’efficacité d’un jeu pédagogique repose sur un équilibre subtil entre narration, interactivité et pédagogie. Et cela commence bien avant d’écrire la première ligne de code.
Lire aussi : Comment rater le brief de mon jeu pédagogique ?
Le guide en 6 étapes pour bien penser votre serious game !
Etape 1 : Définir les objectifs pédagogiques
C’est la première étape pour bien commencer votre projet de serious game : Quel est le problème à résoudre, le comportement à transformer ou le savoir à transmettre ? En soit, quel propos souhaitez-vous adresser ?
Plus vos objectifs sont clairs et hiérarchisés, plus le jeu pourra être conçu de manière cohérente et efficace. Et moins il y a d’objectifs, plus il y a de chance de les atteindre ! Il est important de laisser de la place pour la dimension narrative et ludique du jeu, car c’est ce qui pousse les joueurs.euses à s’investir et aller jusqu’au bout de l’expérience.
Du grand objectif que vous allez vous fixer, en découle parfois des messages un peu plus précis. Et ici encore, il faut savoir faire le tri ! Plus il y aura de messages, moins vous aurez de chance que ceux-ci atteignent votre cible. Il vaut mieux en avoir une petite dizaine bien choisie, que de vouloir tout dire, trop dire, et finalement ne rien dire.
Comment bien choisir les messages pédagogiques ?
Posez-vous simplement la question : qu’est-ce que ma cible a besoin de savoir pour atteindre l’objectif fixé ?
Exemple d’objectif pédagogique | Exemples de messages pour atteindre l’objectif |
Je veux que mes joueurs soient moteur dans l’inclusion des personnes en situation de handicap. | – Connaître les différents types de handicap – Savoir comment réagir face à une personne en situation de handicap |
Etape 2 : Identifier précisément le public cible
Pour que votre objectif soit réalisable, il doit être calibré sur une cible bien précise.
A qui s’adresse votre jeu ? On ne parle pas de la même façon aux digital natives toujours dans le parcours scolaire, qu’aux 25-30 ans et plus de 50 ans.
- La cible choisie va déterminer beaucoup de choses dans la conception du projet, à commencer par son format. Celui-ci va être choisi selon les habitudes de la cibles (utilise-t-elle plutôt un téléphone, une tablette ?), et selon l’objectif fixé.
- La cible aura également une influence sur le type de jeu proposé (un jeu de gestion ? un visual novel ? un jeu d’action ?) selon l’investissement temporelle qu’elle est prête à donner et ses capacités en tant que joueur.euse.
Le succès d’un jeu se fait grandement dans sa capacité à parler aux bonnes personnes au bon moment. Le ton du jeu, l’histoire et les graphismes seront aussi calibrés selon l’âge de la cible.
Etape 3 : Définir l’usage du serious game
Concevoir un serious game, c’est aussi faire des choix techniques et esthétiques en conscience : selon l’usage, il pourra prendre des formes très différentes !
Un serious game pensé pour une tablette utilisée en salle de classe n’aura pas les mêmes contraintes qu’un jeu déployé sur ordinateur en entreprise ou en VR dans un salon professionnel. Il faut donc définir, dès le début du projet, le contexte d’utilisation : lieu, durée, connexion, support, accessibilité…
Ces éléments détermineront ensuite le choix des technologies de développement, mais aussi des formats de diffusion (web, app mobile, LMS, casque VR…).
L’outil n’est jamais une fin en soi. Ce qui compte finalement, c’est le message, l’expérience et l’impact.
Lire aussi : quelle technologie pour mon serious game
Etape 4 : Des mécaniques de jeu adaptées
Le cœur d’un serious game, c’est le gameplay, c’est-à-dire l’interaction entre le joueur et l’environnement.
Chaque mécanique de jeu a ses atouts. Ce qui compte, c’est de définir les mécaniques de jeu qui seront adaptées à votre cible et permettront de transmettre vos messages, et non l’inverse.
- Un jeu d’enquête permet, par exemple, de travailler la logique et l’esprit critique sur une thématique tressée en toile de fond ;
- Un jeu de simulation recherche plutôt l’immersion dans une situation réaliste qui permet au joueur de développer ses connaissances sur une thématique, d’expérimenter et de voir les conséquences de ses actes ;
- Un visual novel s’appuie sur l’identification émotionnelle des personnages qu’on rencontre et par la mécanique, permet d’adresser au joueur de grandes quantités de texte.
Il ne s’agit pas de “gamifier pour gamifier”, mais de concevoir une expérience où le jeu soutient pleinement l’apprentissage.
Etape 5 : Quelle histoire souhaitez-vous (ra)conter ?
Ce qui distingue un bon serious game d’un quiz déguisé, c’est la force de sa narration.
A partir de l’objectif que vous vous êtes fixé, il faut déterminer l’univers du jeu, souvent décidé selon ce qu’apprécie votre cible. Puis construire l’histoire de sorte à maintenir l’intérêt du joueur et de faire coïncider les climax aux moments déterminants pour transmettre vos messages.
Une bonne histoire suscite l’émotion, l’identification, et rend le message plus mémorable.
Lire aussi : La narration dans les serious games
Etape 6 : Créer un univers immersif
Pour atteindre vos objectifs et votre cible, la qualité de l’imaginaire proposé à travers l’univers graphique et sonore est essentielle puisqu’elle permet aux participants.es de s’immerger dans l’expérience.
Couleurs, typographies, sons, animations… Tout doit favoriser l’immersion. Une bonne DA (direction artistique) renforce l’adhésion au message, tout en facilitant la navigation et la compréhension. Essayez de renouveler les propositions graphiques, le style du trait pour surprendre, toucher à la nostalgie, ou simplement chercher l’émerveillement.
Pour vous donner un exemple plus concret, nous n’aurions pas fait ces choix d’univers, de DA et d’écriture pour le Glucozor si celui-ci s’adressait à des adultes ou des séniors !



Le son a tout autant son importance : c’est lui qui donne le rythme, renforce le ton du jeu… mais surtout peut-être catastrophique pour l’expérience s’il est mal fait (exemple : une musique qui est trop présente et devient lassante ou entêtante).
Avez-vous déjà remarqué à quel point il est satisfaisant (et addictif) de jouer à des petits jeux mobile de tir (Bubble Witch Saga) ou de puzzle (Jewels, Candy Crush, …) ? Tout est dû à la qualité du sound design (inspiré des sons de machine à sous) et des animations (étincelles, paillettes, etc.). Tout est beau, coloré, smooth, on veut y rester et voir l’animation se reproduire.
Conclusion : un serious game, c’est un levier d’impact
Concevoir un serious game, c’est penser un dispositif pédagogique puissant, qui transforme, engage et dure. Chez DOWiNO, c’est ce que nous faisons chaque jour, en combinant design, narration, éthique et technologie.
Vous avez un projet, une idée?
Nous serions ravis d’en parler avec vous.
FAQ
Un serious game associe un objectif sérieux (serious) avec des mécaniques ludiques tirées du jeu (game). Le serious game est utilisé dans de nombreux domaines comme la formation, la santé, la RSE… où la gamification prend une place de plus en plus importante. Le serious game utilise des mécaniques issues du jeu pour agir sur un objectif pédagogique précis.
Parce qu’il stimule la motivation, favorise l’apprentissage actif, permet l’erreur sans risque et améliore la mémorisation. Le serious game a un fort pouvoir d’engagement.
L’un des principaux risques est de vouloir intégrer trop de contenu pédagogique ou de messages. Lorsque l’aspect éducatif prend le dessus sur le jeu, le serious game bascule vers une approche e-learning, souvent moins engageante.
Il est important de laisser de la place à la dimension ludique et artistique d’un serious game, d’autant plus lorsque le cadre de diffusion n’est pas contraint (exemple : une diffusion sur les stores). Si vous partez sur une diffusion « libre », sans espace-temps contraint pour jouer à votre serious game, la proposition artistique et créative doit être d’autant plus forte pour capter et maintenir l’attention de votre cible.
Par ailleurs, un message trop dense ou mal hiérarchisé peut nuire à la clarté du jeu et faire perdre l’intérêt de la cible : Il faut savoir être réaliste et adapter la quantité d’informations transmises par rapport au temps réellement disponible pour l’utilisateur.
Le coût d’un serious game dépend de nombreux paramètres : complexité technique, durée de jeu, richesse graphique, scénario, plateformes… Chaque projet est unique, et son budget doit être aligné avec ses ambitions.